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Le clonage

Le clonage
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15 janvier 2009

Lexique

B

  • Batracien : Nom d'animaux vertébrés amphibiens dont la grenouille est le type.

C

  • Cellule somatique : Les cellules somatiques sont toutes les cellules sauf les gamètes.
  • Cellules souches embryonnaires : Une cellule souche est une cellule qui assure le renouvellement des cellules d’une personne en étant capable de se diviser tout au long de sa vie. Les cellules souches ont la capacité de produire des cellules spécialisées dans des registres différents, par divisions successives.

  • Culture in vitro : Multiplication végétative non sexuée, réalisée à partir de fragments de plantes, sur un milieu stérile.
  • Cytoplasme : désigne le contenu d'une cellule vivante . Plus exactement, il s'agit de la totalité du matériel cellulaire du protoplasme délimité par la membrane plasmique et le noyau. 

E

  • Embryon : Nom donné au fœtus de la fécondation (pénétration d'un spermatozoïde dans un ovule) jusqu'à la fin du troisième mois de grossesse.

  • Enzyme : Sorte de protéine qui provoque des transformation physiques à l'intérieur des cellules.

G

  • Génome : Le génome est l'ensemble du matériel génétique d'un individu.

O

  • Ovocyte : Gamète femelle qui n'est pas parvenu à maturité.

L

  • Leucémie : Maladie connue sous le nom de cancer du sang. Elle se caractérise par un accroissement considérable du nombre de globules blancs et par l'apparition de cellules anormales. 

P

  • Patrimoine génétique : Ensemble du génome d'une personne, c'est à dire les différents allèles des gènes que possède cet individu et qui lui sont propres.

  • Placentaire : Relatif au placenta, à la masse charnue qui enveloppe le fœtus.

T

  • Transgénique : Animal, plante... dont le génome a été modifié par introduction d'un gène étranger.

  • Tumorigène : Adjectif qualifiant une cellule susceptible de dégénérer en tumeur.

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15 janvier 2009

Le mot de la fin.

Aujourd'hui, l'incertitude domine sur la question du clonage humain, et ce aussi bien d'un point de vue technique, éthique, que législatif. En effet, les avis des spécialistes divergent : si certains sont convaincus de l'avenir d'une telle pratique, d'autres sont beaucoup plus sceptiques quant à sa réalisation. Les maigres résultats obtenus jusqu'alors paraissent infimes comparés à l'ampleur des moyens financiers et techniques mis en œuvre dans les pays le permettant. Il est évident que le clonage serait capable d'enrayer bon nombre de fléaux qui frappent actuellement l'humanité tels que le cancer ou bien les deux types de diabète... Il constituerait une grande avancée dans le domaine de la médecine. Quant au clonage humain, il n'en est encore aujourd'hui qu'à ses prémices, en effet, les chercheurs sont toujours en cours d'expérimentation. Cette utilisation serait à toutefois à nuancer puisqu’elle pourrait constituer un danger majeur pour l'espèce humaine s'il était utilisé de façon massive. Il n'empêche que l'idée même du clonage a toujours exercé une fascination naturelle chez les Hommes. Un clone humain n'est donc pas prêt de voir le jour et, si c'est le cas, il faut espérer que ce ne sera pas grâce à des apprentis sorciers mais plutôt grâce à des scientifiques crédibles, dotés d'une sagesse et d'une certaine expérience.

4 janvier 2009

D'un point de vue législatif.

terre

L'apparition de ces problèmes philosophiques nouveaux débouche donc sur la nécessité d'établir une législation spécifique, qui diffère suivant les pays. En effet, la législation concernant le clonage thérapeutique et le clonage reproductif peut être très variable d'un pays à l'autre.

1. La bio-éthique

La question du clonage touche à la bioéthique. Apparu dans les années 1982-1983, le mot bioéthique désigne des questions éthiques et sociétales posées par les innovations médicales qui nécessitent une manipulation du vivant comme les expérimentations sur l’homme, les greffes d’organes et l’utilisation des parties du corps humain, la procréation médicalement assistée, les interventions sur le patrimoine génétique, etc. Des commissions se réunissent régulièrement pour étudier une multitude de thème ou de cas concrets. En France, la législation en matière de bioéthique est récente et particulièrement délicate. L'urgence des lois en la matière s'est faite au cours des dernières années, du fait des progrès dans certains domaines de la biologie et de la recherche médicale qui ont amené le développement de certaines pratiques dangereuses en matière de reproduction, génétique...

Le dispositif législatif majeur s'articulait jusqu'à présent autour de 3 grandes lois :

  •  1975 : loi Veil (IVG)
  •  1976 : loi Caillevet (Prélèvement d'organe)
  • 1989 : loi Huriet (Protection des personnes se soumettant à des essais biomédicaux)

Trois nouvelles lois apparurent en juillet 1994 après une longue réflexion sur la nécessité de réglementer certaines pratiques :

  •  loi sur le respect du corps humain
  • loi sur le don d'organe
  • loi sur la procréation assistée

La nécessité de légiférer en matière de bioéthique est indiscutable : il faut définir des gardes fous, veiller à protéger l'homme sans pour autant entraver la marche de la science. Ces lois préviennent le clonage humain en France (mais il n'y a pas de loi très claire sur le clonage). Par ailleurs, on a découvert que dans d'autres pays qui tiennent une place plus importante au sein de la recherche mondiale, le clonage est totalement libre, même si les aides gouvernementales sont souvent refusées à ce genre de programmes de recherche. C'est le cas des USA, de la Chine et du Japon. C'est parce que le clonage est une question internationale que des discussions entre les pays sont organisées.

2. Une loi explicite

Au niveau mondial, aucune décision n'est donc véritablement prise, l'ONU (Organisation des Nations Unies) permet aux États de décider ou non d'une interdiction du clonage reproductif.
Il n'existe qu'un seul texte juridique international contraignant ce domaine : Le protocole additionnel à la Convention pour la protection des Droits de l'Homme. Il interdit formellement, dans son article 1, "toute intervention ayant pour but de créer un être humain génétiquement identique à un autre être vivant ou mort." Ce protocole s'applique exclusivement au clonage humain et, l'article 2, quant à lui, exclut toute dérogation au premier.

En 1997, la Conférence générale de l'UNESCO adoptait à l'unanimité la Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l'homme. Celle-ci interdit formellement le clonage humain. Son article 11 est sans ambiguïté. "Des pratiques qui sont contraires à la dignité humaine, telles que le clonage à des fins de reproduction d'êtres humains, ne doivent pas être permises. Les États et les organisations internationales compétentes sont invités à coopérer afin d'identifier de telles pratiques et de prendre, au niveau national ou international, les mesures qui s'imposent, conformément aux principes énoncés dans la présente Déclaration." Cette Déclaration fut adoptée par 80 pays, dont 22 États européens.

3. Législation à travers le monde

Il n'est pas aisé de pouvoir se situer de manière évidente par rapport aux législations de chaque État, mais 3 groupes semblent se distinguer aux vues des législations dans chaque État :

  • Interdiction de toute manipulation ou de recherche sur les embryons.
  • Recherche autorisée mais pas de création d'embryons à des fins de recherche.
  • Recherche et création autorisées.

Il n'existe aucun pays dans lequel le clonage humain est explicitement autorisé dans un document officiel. En ce qui concerne le clonage thérapeutique, les législatives sont plus variables.

Voici un tableau récapitulatif :

                                                                                                                                                                                                                                                             
 

Clonage reproductif

 
 

Clonage thérapeutique

 
       Lois




  Pays
 

Interdiction par un loi explicite

 
 

Interdiction par une loi implicite ou   article de la Constitution

 
 

Moratoire

 
 

Interdiction en ratifiant le protocole   additionné a la Convention pour la protection des Droits de l'Homme

 
 

Interdit

 
 

Autorisé

 
 

Allemagne

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

Royaume Uni

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

Belgique

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

Autriche

 
 

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

Danemark

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

Espagne

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

France

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

Grèce

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

 
 

Finlande

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

Italie

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

Pays-Bas

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

Australie

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

Corée du Nord

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

X

 
 

Israël

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

Japon

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

Russie

 
 

 
 

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

U.S.A

 
 

X

 
 

 
 

 
 

 
 

Varie en fonction des Etats

 

4 décembre 2008

Et l'éthique dans tout ça ?

Rabelais écrivait dans la lettre de Pantagruel à son fils en 1532 : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". L'opposition entre la "science" et la "conscience" a donc débuté bien avant la question du clonage. Même si l'on parvenait à s'affranchir des obstacles scientifiques au clonage humain et donc à donner naissance à des clones humains viables, il se poserait dans tous les cas de nombreux problèmes d'ordre éthique.

1. Le statut de l'embryon

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De nos jours, la génétique fonde beaucoup d'espoirs thérapeutiques dans la manipulation des cellules embryonnaires humaines qui pourraient permettre de soigner certaines maladies jugées incurables. Mais peut-on se servir de l'embryon humain comme d'un instrument ? Décryptage.

Une question essentielle se pose : à partir de quel moment peut-on le considérer comme un individu ? Aucun indice biologique ne permet d'affirmer clairement, entre la fécondation et la naissance, quand débute la vie. En France, bien que l'avortement soit autorisé dès la 12ème semaine, on témoigne autant de respect au fœtus mort qu'à un homme mort.  Il est en effet possible de prélever ses organes à des buts thérapeutiques, pour des greffes par exemple, ou de recherche comme cela est autorisé pour tout être humain vivant. Le comité consultatif national d'éthique (CNNE) a interdit d'utiliser ces tissus à d'autres fins. Certains pensent que dès le stade cellule-œuf la vie est présente, l'embryon est donc humain. D'autres estiment que l'on peut considérer l'embryon comme un être humain dès la 3ème semaine de développement au moment de l'apparition d'une structure embryonnaire particulière (on parle de "ligne primitive"). D'autres encore jugent que c'est au 3ème mois, au moment de la transition entre embryon et fœtus, que l'embryon est un individu à part entière.

Cette question du statut de l'embryon fait polémique, et c'est ce qui détermine la prise de position sur le clonage thérapeutique. Pour ceux qui pensent que la vie d'un être humain débute dès l'embryon, sa destruction dans le but d'obtenir des cellules souches embryonnaires est un crime. Le doute est donc permis quand à notre droit d'instrumentaliser ainsi l'embryon.

2. Les dérives possibles

Une question philosophique essentielle se pose : est-ce bien moral de façonner un être selon sa propre volonté ? On peut
aisément envisager les terribles dérives qu'offre par une telle perspective. Il seraibluestonecosmost alors possible de choisir la couleur des yeux d'un enfant, sa couleur de peau, son sexe évidemment... Ses caractéristiques génétiques, qui sont censées être le fruit du hasard dans la reproduction sexuée, seraient alors prédéterminées. Le clone deviendrait une nouvelle sorte d'esclave car on déciderait tout à sa place. On pourrait  concevoir des individus "sur mesure", privés de leur libre-arbitre. Le clonage pourrait mettre en œuvre une volonté d'amélioration de l'espèce humaine : l'eugénisme, comme l'a auparavant tenté Adolf Hitler. On aurait la possibilité de cloner des personnes particulièrement intelligentes, ou possédant des capacités physiques exceptionnelles.

De plus, le clonage, et surtout reproductif, brise les liens de parentés de façon radicale. En effet, en théorie, le clone pourrait avoir cinq mères : la mère donneuse de noyau (celle sur laquelle on prélève les cellules), la mère "cytoplasmique" (ce qui créerait une nouvelle notion de parenté), la mère porteuse, (la femme enceinte), la mère génétique (mère de la personne qui a donné le noyau, c'est-à-dire la grand-mère) et la mère qui élève le nouveau-né. Quant au père, si le donneur de noyau est un homme, ne pourrait-il pas être considéré comme son frère jumeau ?

La rupture du lien familial ne réside pas tant dans le fait d'avoir plusieurs pères ou mères, car cette situation existe déjà dans le cas de l'adoption ou de la fécondation artificielle par don de sperme, mais plutôt dans celui de ne plus pouvoir définir le lien de parenté. En effet, un clone ne pourrait être considéré ni comme le fils, ni comme le frère du donneur, ni comme le donneur lui-même. Cela mènerait à un véritable bouleversement de la hiérarchie familiale.


Des faits nouveaux inquiétants apparaissent. Pour subvenir aux besoins d'organes d'un enfant unique souffrant de leucémie (qui allait mourir faute de trouver un donneur de moelle compatible), des parents ont conçu un autre enfant en espérant que ce dernier puisse le sauver. Le bébé est alors attendu non pas pour lui-même mais comme un "objet thérapeutique". Cette "fabrication" d'enfant prothèse constitue une démarche contestable sur le plan moral : l'individu est prévu dans le but d'être exploité. À l'extrême, on peut imaginer que chacun puisse recourir dans un avenir lointain à la réalisation de clones. Ces individus, de vrais "sous-hommes", constitueraient "des réservoirs d'organes ou d'autres pièces détachées".

Enfin, le dernier problème posé par le clonage est l'aspect entièrement asexué de ce mode de reproduction. Même si, de nos jours, acte sexuel et procréation ne sont plus forcément associés, avec la fécondation in-vitro par exemple, il est possible d'avoir des enfants sans relation sexuelle mais pas sans accouplement de gamètes. Or, dans la création d'un clone, à la disparition de l'acte sexuel s'ajoute celle de la fusion de gamètes.

Mais peut-on pour autant y voir un interdit moral uniquement parce que ces pratiques vont à l'encontre de la nature ?

Si au contraire le clonage était amené à devenir l'unique mode de reproduction de l'Homme, la destruction progressive de notre espèce serait à prévoir. On pourrait même envisager, à l'extrême, une société composée uniquement de femmes : donneuses de noyaux, de cytoplasmes, et femmes porteuses. Vision surréaliste d'un monde duquel l'homme serait exclu...

Le clonage constituerait donc une énorme régression dans l'évolution du monde vivant, en effet, le plus grand saut de cette même évolution fut de passer d'un état non sexué (qui est celui de la bactérie depuis plus de trois milliards d'années) à un état sexué.

3. Religions et sectes

Le clonage est un sujet délicat sur lequel les avis divergent. La religion a son point de vue sur la question et prend une dimension croissante même si son influence dans les mœurs n'est pas aussi grande qu'autrefois.

Tout d'abord, l'Église catholique est formellement opposée à tout type de clonage et aux recherches sur l'embryon. Selon elle, la vie de l'Homme débute par l'embryon. Il est donc inacceptable de porter atteinte à sa vie et à son intégrité. Le judaïsme est pour le clonage en cas de stérilité du couple. Le bouddhisme l'admet tant que le programme génétique n'est pas modifié. Le protestantisme et l'islam, quant à eux, ont une position réticente mais pas totalement opposée, dans le sens où le clonage pourrait être bénéfique au niveau thérapeutique.

Voici un tableau récapitulatif de la position des différentes religions :


Clonage thérapeutiqueClonage reproductifStatut de l'embryonRecherches sur l'embryon
Catholicisme
CONTRE

CONTRE La vie humaine commence dès la fécondation. CONTRE
Judaïsme
POUR

POUR Embryon devient vie humaine à partir de 40 jours. POUR
Bouddhisme
CONTRE

POUR Le bouddhisme conçoit le monde sans commencement. POUR
Protestantisme
POUR

CONTRE Le statut d'être humain s'acquiert. POUR si très encadrées
Orthodoxes
CONTRE

CONTRE L'embryon est une âme vivante. CONTRE
Islam
CONTRE

CONTRE
La vie commence dès la fécondation, la créature humaine ne reçoit pas l'esprit divin avant le 120ème jour de gestation. CONTRE


Cloner le Christ ?


Ressusciter le christ à partir de fragments de son ADN : aujourd'hui certains ne réfutent pas cette thèse, pourtant trop d'obstacles la rendent techniquement impossible.

Actuellement, des généticiens s'activent à déchiffrer l'ADN de Jésus, cependant ce dernier ne ress
9782226144232FSuscitera jamais au fond d'une éprouvette. Cette fiction n'a pas lieu d'être élevée au rang scientifique : cloner le Christ est un parcours qui s'avère techniquement jonché d'obstacles. Cela nécessite de récolter son patrimoine génétique contenu dans le noyau d'une de ses cellules sous la forme d'un long brin d'ADN. Ne disposant pas de la dépouille du sujet on ne peut compter que sur ses reliques comme sources potentielles de matières premières. Cloner Jésus à partir de son ADN récupéré sur des reliques telles que le linceul de Turin, le suaire d'Oviedo ou sur la tunique d'Argenteuil (supposée une des reliques du Christ) n'a aucune chance d'aboutir dans les obstacles sont nombreux. À commencer par l'origine même de ces reliques, puisqu'elles sont toutes postérieures de plusieurs siècles à la mort de Jésus. On ne dispose donc d'aucun objet lui ayant appartenu. Un sacré obstacle au clonage !
Comment trouver des restes biologiques ? Il faudrait pouvoir récupérer des cellules de Jésus notamment via des tâches de sang sur les reliques sacrées. Mais aucune observation fiable des reliques n'a à ce jour conclu à la moindre trace de sang.
Comment isoler le seul ADN du Christ ? De par leur histoire, ces reliques sont forcément contaminées par de l'ADN bactérien, de champignons, de pollens, ou de personnes les ayant manipulées.
Comment disposer d'ADN en bon état ? L'ADN extrait de restes anciens est dégradé en millions de morceaux, comme un puzzle dont il manquerait un nombre considérable de pièces. Le reconstituer fidèlement relève de l'insurmontable.
Comment créer un génome synthétique ? Le génome reconstitué, il faudrait en faire des chromosomes artificiels. Or, les seuls que l'on sait fabriquer contiennent 1000 fois moins de paires de bases que les chromosomes humains.
Comment obtenir un embryon viable ? Le processus est délicat et nécessite un grand nombre d'essais chez les mammifères. À ce jour, aucun clonage humain n'a été réussi.

Certaines sectes tentent de mettre la main sur des restes corporels du Christ pour alors le faire revivre. Mais pour croire en une telle entreprise, il faut sans cesse faire fi de la science.


Le mouvement raëlien

Les religions et les sectes rael_world_mainont des points de vue qui divergent sur la question du clonage.  Depuis la naissance de Dolly, de nombreuses sectes prirent position sur le clonage, notamment le mouvement raëlien, un mouvement religieux athée apparu dans les années 1970. Selon la secte raëlienne du français Claude Vorilon (Raël), la vie sur terre aurait été créée par des extra-terrestres technologiquement très avancés, les Elohim. C'est pourquoi les raëliens soutiennent les recherches sur le clonage humain qui constitue pour eux un moyen d’atteindre l’immortalité.  Leur but est de produire une copie génétiquement identique d'un être humain, puis d'accélérer la maturation du clone (le nouveau-né passant au stade adulte en quelques heures ou jours) et enfin de transférer la mémoire et la personnalité de la personne clonée dans son clone. La société Clonaid est totalement indépendante sur le plan juridique et financier du mouvement raëlien. Cela dit, c'est Raël qui l'a fondée et elle est dirigée par Brigitte Boisselier, évêque raëlienne et appelée par les Elohim à remplacer Raël, selon ce dernier. Le 26 décembre 2002, Brigitte Boisselier annonçait, à grand renfort médiatique, la naissance du premier bébé cloné, une fille nommée Ève. Une vidéo et des preuves devaient être montrées la semaine suivante. Brigitte Boisselier a continué à donner des conférences de presse sans jamais apporter la moindre preuve. Pendant quelques temps, cette supposée naissance fut placée au premier plan de l'actualité mondiale, au centre de la polémique sur le clonage. D'autres scientifiques ont également affirmé avoir cloné des humains, telle qu'une équipe coréenne en 1998, ayant arrêté l'expérience au stade 4 cellules pour des raisons éthiques évidentes. En 2001, profitant d'un vide juridique aux États-Unis, la firme américaine Advanced Cell Technology Inc. annonce avoir obtenu un embryon humain cloné en vue de produire des cellules souches. Cependant, en dépit d'une forte pression médiatique, aucune preuve de la naissance d'un enfant cloné n'a jusqu'ici été apportée et la majeure partie des scientifiques doutent de la véracité de cette naissance. De nombreux raëliens auraient quitté le mouvement, se sentant victimes d'une mystification médiatique uniquement destinée à faire de la publicité au mouvement.

Le mouvement raëlien fut la principale secte à encourager le clonage. D'autres suivirent, mais sans pour autant prendre autant d'importance au niveau médiatique.

3 décembre 2008

Du côté de la science.

ADN3

1. Une réalité scientifique

De nos jours, différentes techniques ont déjà permis de cloner de nombreux animaux, et particulièrement celle du transfert de noyau d’une cellule d’un individu adulte. Le clonage animal est principalement utilisé sur le bétail afin de "reproduire" des animaux aux capacités exceptionnelles (viande et lait de qualité, en grande quantité, etc.), destinés au commerce. À ce propos, des tests ont prouvé qu’il ne s’avérait pas dangereux de manger du bétail cloné. Les États-Unis quant à eux, ont récemment autorisé la commercialisation d’animaux clonés destinés à l’alimentation, tout comme l’Union Européenne, bien que cela semble lui poser des problèmes supplémentaires.

1952
Transfert du noyau d'une cellule embryonnaire de batracien, dans un ovocyte, sans développement de l'embryon
1984
Clonage d'un mouton par scission d'embryon
1994
Naissance de 4 veaux obtenus par transfert de noyau de cellules d'embryons
1996
Naissance de Dolly, premier mammifère obtenu par transfert de noyau d'une cellule adulte (somatique)
1997
Naissance de Polly, première brebis clonée et transgénique
1998
Naissance de Marguerite, première vache française obtenue par transfert de noyau d'une cellule musculaire de fœtus
2001
Naissances des 5 premiers cochons transgéniques clonés
2002
Naissance de CC (Copy Cat), premier chat cloné
2002
Naissance des 4 premiers lapins clonés en France
2002
Annonce de la naissance du premier bébé humain supposé cloné par la secte des raëliens

Historique des animaux clonés

2. Une technique mal maîtrisée

Le clonage est donc scientifiquement possible, il demeure  néanmoins une technique aléatoire au taux de réussite très faible, en particulier chez l’animal. En effet, chaque réussite compte derrière elle un bon nombre de tentatives infructueuses. Par clonage, on obtient rarement plus de 1% de naissances vivantes, très souvent associées à diverses anomalies génétiques, physiologiques et psychiques. Étudions les causes de ces échecs.

Tout d'abord, les manipulations sont laborieuses. En effet, il s'agit de retirer le noyau de l'ovule en prenant soin de ne pas le détériorer. C'est une étape délicate compte tenu du diamètre de l'ovule, à savoir environ 0,2 millimètres chez l'Homme (voir ci-dessous). Le moindre geste brusque peut faire échouer l'opération. De plus, l'approvisionnement en ovules pose problème car ils doivent être en grand nombre pour les expériences. Dans le cas de Dolly, il en a fallu  pas moins de 1000 pour que la brebis voie le jour. Mais il n'est question ici que de facteurs humains ou matériels qui n'expliquent pas totalement les nombreux insuccès.

ovule

Même lorsque le clonage aboutit à une naissance, des pathologies inexpliquées rendent la survie de la créature clonée particulièrement incertaine. Les scientifiques pensent que ces échecs résultent d'une mauvaise réinitialisation des programmes génétiques dans le noyau transféré.
À l'heure d'aujourd'hui, l'un des principaux obstacles qui s'oppose au clonage reproductif est le "Large Offstring Syndrome" ou maladie du gros veau (voir ci-dessous). Ce syndrome apparaitrait suite à une teneur trop importante en hormones de croissances dans la culture in vitro de l'embryon (après le choc électrique). Il se caractérise avant la naissance par une anomalie dans le développement placentaire : certains organes du fœtus grossissent trop vite et le squelette de ce dernier est déformé. De plus, on observe une gestation prolongée de la mère qui a pour effet un grossissement plus long que la normale du veau. À sa naissance, ce veau aura une masse supérieure d'environ 30 % à celle d'un veau nouveau-né normal (60 kilos contre 40 à 45). Certains de ses organes seront atrophiés, son squelette sera déformé, il souffrira d'hypertension, aura des problèmes cardio-vaculaires et son système immunitaire ne sera pas efficace contre les infections. Ce syndrome du gros veau est responsable de 33 % des morts post-natales chez les bovins clonés. Lorsqu'il ne meurt pas à la naissance, l'animal souffre d'anémie (maladie due à un manque d'hémoglobine) ou meurt suite à des troubles cardiaques ou pulmonaires.

GrosVeau

Plus récemment, des chercheurs américains ont publié une étude montrant que les souris clonées souffrent d'obésité mais que ces caractères ne se transmettaient pas à leurs descendants. Une équipe japonaise rapportait à la même époque une espérance de vie moins importante des souris clonées…
La principale difficulté du clonage thérapeutique est de faire se différencier les cellules dans la bonne voie pour le remplacement. En effet, bien qu'il puisse se faire à partir de n'importe quelle cellule de l'Homme, certaines cellules peuvent rester embryonnaires et ne pas se différencier : le greffage est alors grave. En outre, une cellule souche est tumorigène est peut provoquer un cancer. Au cours d'une différenciation cellulaire in vitro, on ne trouve pas 100 % de cellules nerveuses ni 100 % de cellules musculaires. On a toujours une population hétérogène. Il faut donc une technologie pour trier et isoler les cellules afin d'obtenir des cultures pures.

Comme on peut le constater, de nombreux inconvénients techniques s'opposent à l'application du clonage thérapeutique et reproductif sur l'Homme.

Le cas de Dolly

La brebis Dolly (5 juillet 1996- 14 fevrier 2003) est célèbre pour avoir été le premier mammifère cloné de l'histoire à partir d'un noyau de cellule somatique adulte. Les échecs ont été nombreux avant la réussite de son clonage. 277 œufs furent crées, qui donnèrent naissance à 29 embryons. Un seul d'entre eux pût se développer jusqu'à l'âge adulte. Mais cette réussite n'est pas absolue. En effet, même si la brebis semblait tout à fait normale à sa naissance, les scientifiques se rendirent compte par la suite qu'elle vieillissait rapidement. Alors que l'espérance de vie d'une brebis varie entre 11 et 12 ans, à presque 6 ans Dolly présentait des signes de vieillesse prématurée. Elle souffrait d'arthrose et d'infections pulmonaires. Selon certains chercheurs, les cellules des animaux clonés seraient précocement vieillies. Ainsi, Dolly aurait hérité de la brebis donneuse de cellules déjà âgées.
La régénération d'un être vivant s'effectue grâce à la division cellulaire perpétuelle, les "vieilles cellules" sont constamment remplacées par de nouvelles. Mais l'extrémité des chromosomes (appelée télomères) est raccourcie à chaque division cellulaire. Plusieurs scientifiques pensent que les télomères fonctionneraient comme une espèce d' "horloge biologique". L'individu cloné hériterait donc de l' "horloge biologique" du donneur qui a déjà bien tournée. Par conséquent, les cellules d'un nouveau-né cloné ont le même âge que celles du donneur. Ainsi, le vieillissement prématuré de Dolly serait du au fait que les télomères de la brebis donneuse étaient déjà raccourcis : Dolly possédait donc un patrimoine génétique vieux de 6 ans. D'autres interprétations indiquent que l'arthrite de Dolly pourrait être due à son mode de vie trop protégée en laboratoire. Dolly a finalement été euthanasiée en février 2003 suite à ses problèmes d'arthrite précoce et des difficultés respiratoires.

Cependant, la télomérase est une enzyme capable de rallonger les télomères, et la maîtrise scientifique de cette enzyme pourrait donc permettre d'empêcher le vieillissement prématuré des clones. Finalement, l'échec à long terme du clonage de Dolly pourrait peut-être trouver des solutions.

dolly061207

Photographie de la brebis Dolly

3. Le clone n’est pas un double

Lorsque l'on parle du clonage, on s'attend à avoir deux êtres strictement identiques. Le clone possède le même patrimoine que celui de son "père" cellulaire, il n'en est pourtant pas la copie à l'identique, car les gènes ne contrôlent pas tout ! Ce n'est pas réellement un problème mais le fait que les clones ne soient pas totalement semblables montre que le clonage ne permet pas de reproduire un animal à l'identique.

Ainsi CopyCat, la petite chatte clonée par l'équipe de Mark Westhusin à l'Université A&M de College Station, au Texas, ne porte pas, sur sa fourrure, les mêmes tâches que sa « mère », la chatte dont elle a été clonée. Cette différence peut s'expliquer par l'alimentation de la mère porteuse; malgré tout, la surface totale de tâches est la même pour le clone et le cloné.

Du point de vue psychologique, cela est encore plus évident : pour être identique à son père génétique, un clone ne devrait pas seulement avoir le même patrimoine génétique, il devrait aussi avoir le même mode de vie : éducation, rencontre, réussites et échecs, souvenirs, amours et phobies,  tout cela participe à la constitution d'un être.

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1 janvier 2008

Qu'est-ce que le clonage ?

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Non, ce n'est pas une plaisanterie, ce site internet peut paraître quelque peu fantaisiste, mais propose bel et bien de vous livrer un clone humain. Le clonage, apparu dans notre société voilà 50 ans, a engendré fantasmes scientifiques et populaires. Il est très présent dans l'actualité, souvent présenté par les médias sous un aspect négatif, et donne lieu à de nombreuses polémiques.

Le clonage est un mode de reproduction permettant la copie génétiquement identique d'une cellule ou d'un individu à partir de son ADN.

Il existe deux types de clonage. Tout d'abord, on distingue le clonage reproductif. Il s'effectue sur deux individus différents. On prélève le noyau de la cellule somatique adulte du premier individu puis on l'injecte dans un ovocyte du second individu, alors énucléé, c'est-à-dire débarrassé de son noyau. Une fusion de la cellule somatique et de l'ovocyte a lieu. En cas  de réussite, un embryon se forme  et commence à se développer. À un certain stade, on le transplante dans l'utérus de la mère porteuse. Le bébé résultant de ce clonage aura le même patrimoine génétique que le premier individu. C'est donc une reproduction sans fécondation.

Mais on discerne également le clonage thérapeutique. On commence par prélever le noyau de la cellule somatique adulte d'un premier individu que l'on injecte dans un ovocyte d'un second individu, auparavant vidé de son noyau. L'embryon se développe pendant environ huit jours. Puis on extrait la masse cellulaire de cet embryon, ce qui entraîne sa destruction. Les cellules prélevées sont mises en culture afin d'obtenir des cellules souches embryonnaires. Ces cellules sont totipotentes, c'est à dire qu'elles peuvent se différencier en cellules de nombreux tissus. A partir de ces cellules souches, il est possible de créer des cellules du foie, du cœur, ou de la peau, etc. Les cellules auront le même patrimoine génétique que celui du donneur de la cellule somatique.

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Schéma montrant le clonage reproductif et thérapeutique


Pourquoi aucun humain n'a-t-il été cloné à ce jour ? Les limites du clonage reproductif humain sont-elles scientifiques, éthiques ou politiques ? Sera-t-il possible un jour de nous cloner ? Nous avons voulu faire le point.

Nous étudierons tout d'abord les limites scientifiques auxquelles se heurtent le clonage, puis les problèmes éthiques posés par le clonage humain pour enfin s'intéresser au clonage aux yeux de la loi.


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